Lipofilling vaginal
Le périnée subit au cours de l’accouchement des contraintes responsables de lésions sur les parties molles. Elles peuvent avoir des répercussions importantes sur le plan fonctionnel et la vie des femmes telles que des dyspareunies, des douleurs périnéales permanentes, des incontinences urinaires et anales malgré une rééducation correcte. Les dyspareunies peuvent atteindre 25% des femmes .
Elles sont définies comme des rapports sexuels douloureux ou difficiles. On distingue habituellement des dyspareunies superficielles (douleurs à l’entrée du vagin) et des dyspareunies profondes (douleurs au fond du vagin). L’arsenal thérapeutique pour faire face à ces situations est limité. La Greffe Autologue de Tissu Adipeux (GATA), pratiquée dans la chirurgie sénologique de reconstruction essentiellement, parait être une solution prometteuse pour ces patientes souffrant de dyspareunies du post- partum.
Il consiste en l’infiltration de tissu adipeux dans les tissus lésés de la vulve et du vagin et de la région périnéale .
Ce tissu adipeux est prélevé au niveau des hanches, des cuisses, de l’abdomen ou partout où le patient le souhaite avec des canules de quelques millimètres et des incisions minimales. Il est ensuite réinjecté avec des canules encore plus petites dans les zones souhaitées (vulve, vagin, périnée). Les effets volumateurs sont immédiats, les effets régénérants sont évidents dès quelques semaines après l’opération et peuvent être renforcés par des séances thérapeutiques ultérieures du même type.
L’avantage principal est le caractère entièrement biocompatible et non toxique du tissu adipeux, le confort de la graisse, sa capacité à se greffer et persister avec le temps même malgré quelques pertes initiales. Elle s’intègre naturellement dans les tissus. C’est un tissu composé d’adipocytes, de fibroblastes, de cellules musculaires lisses et de cellules souches adipeuses avec un potentiel de différenciation important.
Cette propriété est prometteuse pour les thérapies régénératives. L’intervention se fait en ambulatoire. Les inconvénients sont liés à l’œdème, des ecchymoses et des hématomes créés par la canule de réinjection, mais surtout le risque de pseudokystose et de nécrose graisseuse si le volume réinjecté est trop important.
La greffe autologue de tissu adipeux apporterait un bénéfice dans l’indication de douleur périnéale à la suite d’un accouchement par voie basse. Cette nouvelle alternative thérapeutique semble prometteuse. Cette technique reste à l’heure actuelle peu utilisée et les études sont peu nombreuses et de faible puissance. Des études plus puissantes seraient utiles pour juger de son efficacité en comparaison à d’autres techniques chirurgicales afin d’évaluer de façon plus fiable son impact sur les douleurs, la qualité de vie et l’incontinence anale.
Une excellente alternative, qui ne nécessite qu’une séance ambulatoire inoffensive, consiste en l’infiltration de l’acide hyaluronique spécialement conçu et approuvé pour la région génitale féminine. Il est injecté, éventuellement après anesthésie locale, dans les tissus endommagés de la vulve, du vagin et de la région périnéale.
L’acide hyaluronique est résorbable et sûr.
Certains proposent l’utilisation d’acide hyaluronique principalement dans le traitement des cicatrices cutanées (on l’utilise en gynécologie pour le traitement des cicatrices d’épisiotomie ou de bride scléreuse). Sa durée de vie est limitée mais il persiste un effet d’assouplissement sur le derme par le biais d’une néocollagenèse induite. Des cures fréquentes sont nécessaires. Le risque des produits non bio compatibles et non dégradables à long terme est l’apparition de granulomes indurés violacés, inesthétiques et douloureux.