Cancérologie oro-faciale et chirurgie carcinologique
La cancérologie oro-faciale vient au cinquième rang des cancers pour l’incidence. Ce sont donc des cancers fréquents.Dans plus de 90% des cas, il s’agit de cancers épidermoïdes de la sphère ORL pour lesquels les facteurs de risques principaux sont le tabagisme et la consommation d’alcool.
Ces tumeurs sont le plus souvent diagnostiquées à un stade localisé, sans métastases à distance, ce qui permet d’envisager un traitement à visée curative dans la majorité des cas.
Un bilan complet des voies aérodigestives (panendoscopie) doit être effectué au moment du diagnostic pour exclure une seconde tumeur synchrone. Les trois modalités thérapeutiques principales sont la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.
Les résultats d’études randomisées récentes ont permis de mieux définir les stratégies de prise en charge et notamment comment combiner au mieux deux, voire trois types de traitement.
Les décisions de traitements combinés doivent prendre en compte l’augmentation de l’efficacité, maintenant clairement établie, mais également les effets secondaires, immédiats et à long terme, ainsi que la possibilité d’éviter une chirurgie parfois mutilante. Le patient, bien informé, doit participer activement à sa prise en charge, dès le diagnostic.
Les propositions thérapeutiques doivent être discutées au sein d’un colloque pluridisciplinaire en présence des chirurgiens ORL, des radiothérapeutes et des oncologues médicaux. Une équipe multidisciplinaire doit être disponible pour gérer les difficultés spécifiques aux traitements oncologiques chez les patients souffrant d’un cancer de la région oro-faciale.. de nouveaux traitements ciblés, développés grâce à une meilleure compréhension des mécanismes responsables de la croissance tumorale, se trouvent actuellement dans la phase ultime d’essais cliniques pour évaluer leur efficacité contre les cancers épidermoïdes ORL (anticorps monoclonaux anti- EGFR, inhibiteurs de l’activité tyrosine kinase).
Une surveillance régulière est nécessaire pendant de nombreuses années après le traitement d’une tumeur ORL en raison du risque important de développement d’une deuxième voire d’une troisième néoplasie des voies aérodigestives supérieures. Les tumeurs de la région oro-faciale sont des tumeurs fréquentes, le plus souvent diagnostiquées à un stade relativement précoce, lorsque le cancer est localisé dans le cou. Dans près de 90% des cas il s’agit de carcinomes épidermoïdes se développant à partir de la muqueuse ORL en présence de facteurs de risques bien documentés tel que le tabagisme et/ou la consommation régulière d’alcool.
Les mécanismes responsables de la survenue d’une tumeur maligne sont bien connus et sont directement liés à des altérations génétiques successives. Celles-ci entraînent une séquence de lésions bien décrites pour de nombreux cancers, passant de l’hyperplasie à la dysplasie, puis au carcinome in situ avant l’émergence d’un carcinome infiltrant. Le carcinome épidermoïde ORL se développe selon les mêmes principe.
Le choix thérapeutique résulte d’une synthèse intégrant les bénéfices des traitements les plus efficaces en fonction de leurs effets secondaires ou des mutilations potentielles. Il prend également en compte leur tolérance en fonction des comorbidités souvent présentes dans cette population (bronchopathie obstruc- tive chronique, maladie cardiovasculaire, cirrhose). La chirurgie est l’une des méthodes les plus couramment utilisées dans le traitement du cancer. On y a recours pour éliminer des tumeurs qui forment une masse (tumeurs solides), qu’elles soient bénignes ou malignes.
L’intervention vise généralement la guérison.
La chirurgie peut également être palliative Dans ce cas, elle ne permettra pas d’obtenir la guérison, mais pourra contribuer à préserver certaines fonctions, à atténuer des symptômes ou à prévenir ou traiter des complications liées au cancer.
Parfois, lorsque l’intervention chirurgicale n’apporterait pas un bénéfice assez grand ou lorsqu’elle représente un risque trop important pour le patient, on renonce à opérer. Dans ce cas, une radiothérapie ou un traitement médicamenteux peuvent être envisagés; ces deux méthodes thérapeutiques peuvent aussi être associées. La chirurgie permet de traiter efficacement de nombreux types de cancer. Le chirurgien essaie systématiquement d’enlever la tumeur en entier avec une petite quantité de tissu sain tout autour pour s’assurer une marge de sécurité.
Ce tissu supplémentaire est analysé au microscope. S’il ne contient pas de cellules cancéreuses, on parle de résection R0 dans le jargon médical, le terme de résection désignant l’ablation chirurgicale. Dans ce cas, le risque de réapparition du cancer (récidive) ou de formation de métastases est plus faible que s’il subsiste des cellules tumorales.