Traitement de l'incontinence urinaire
Les fonctions de la vessie sont le stockage et l’élimination de l’urine. La fonction vésicale est contrôlée à la fois par des phénomènes réflexes et par une commande volontaire d’origine corticale, qui interagissent de façon complexe. Normalement le premier désir de miction apparaît quand le volume d’urine stockée dans la vessie atteint 150-250 ml.
Selon l’échelle MHU (mesure du handicap urinaire) , l’intervalle normal entre deux mictions diurnes est supérieur à deux heures, sans miction la nuit ou avec au maximum une seule miction nocturne, ce qui aboutit à environ 5 à 7 mictions par jour. La miction normale associe une relaxation des muscles du plancher pelvien et du sphincter strié, l’ouverture du col vésical et la contraction du détrusor qui permettent l’expulsion de l’urine stockée.
La contraction du détrusor est la conséquence de l’activation du système nerveux parasympathique, la stimulation des récepteurs muscarino-cholinergiques étant initiée par l’activation des récepteurs à l’étirement du muscle lisse. La vessie se vide presque complètement avec la miction. Un résidu d’environ 50 ml est considéré normal.
La prévalence de l’incontinence urinaire dans la population féminine varie de 10 à 53 % selon les études et la définition de l’incontinence urinaire retenue. Elle a un retentissement important sur la qualité de vie des patientes atteintes. L’incontinence urinaire par impériosité, très fréquente chez la femme âgée, est plus gênante que l’incontinence urinaire d’effort quel que soit l’âge, l’incontinence urinaire d’effort étant plus gênante chez la femme jeune que chez la femme âgée. Les symptômes de l’incontinence sont encore considérés comme tabous par les médecins comme par les patientes. Pour toutes ces raisons, l’incontinence urinaire mérite d’être recherchée en médecine générale.
L’incontinence urinaire est définie par la perte involontaire d’urine, constituant un problème social ou d’hygiène. Il s’agit avant tout d’une déficience, dont le handicap généré entraîne une gêne variable selon les individus. C’est un handicap qui concerne tous les âges et les deux sexes.
Il existe cliniquement trois grands types d’incontinence urinaire :
- L’incontinence urinaire d’effort (IUE) : perte involontaire d’urine à l’effort (rire, toux, éternuement, sport et autres activités physiques), non précédée de la sensation de besoin ;
- L’incontinence urinaire par urgenturie : perte involontaire d’urine, précédée par un besoin d’emblée urgent et non inhibé (besoin impérieux). Ces épisodes de fuite peuvent survenir au repos, la nuit, sans notion d’effort ;
- L’incontinence urinaire mixte : association des deux types précédents d’incontinence.
La rééducation est proposée en première intention mais dans certains cas les chirurgiens vont avoir recours aux manœuvres de soutènement du col (Bonney) ou de l’urètre qui offrent un bon résultat chirurgical En cas d’IUE par insuffisance sphinctérienne, le sphincter urinaire artificiel est le traitement de référence. Il existe également des dispositifs mini-invasifs comme les ballons péri-urétraux lorsque l’IU est modérée ou que le sphincter urinaire artificiel est contre-indiqué.